Devenez le plus grand bâtisseur de l’Egypte antique et faites honneur à votre Pharaon en participant à la construction de monuments en son honneur. Naviguez sur le Nil, gérez votre approvisionnement en pierres et vos équipes pour ériger efficacement les divers monuments dans Egizia Shifting Sands. Une réédition que nous propose Stronghold Games et Matagot pour la VF.
💡 Flaminia Brasini, Virginio Gigli, Stefano Luperto, Antonio Tinto
🎨 Bill Bricker, Daniel Solis
🏭 Stronghold Games, Matagot (VF)
👨👦👦 2 à 4 joueurs
⏱ 60 à 90min
🧠 14ans et +
⚙ Pose d’ouvriers (de bateaux !), gestion de ressources, développement, construction
🎲 Jeu intermédiaire (facile d’accès)
Egizia Shiftings Sands est la réédition du jeu Egizia sorti en 2009, il a fait l’objet d’une campagne participative (Kickstarter) en Mai 2019 qui a rassemblée 1734 contributeurs pour 78.883$ de récoltés.
C’est dans la boîte :
Avant d’attaquer le matériel parlons déjà de l’upgrade esthétique du jeu, la boîte ainsi que le matériel ont subit un gros lifting : plus de couleur, de profondeur dans l’illustration de la boîte, plus de détails, un plateau de jeu retravaillé, une iconographie revue, des navires en bois plus dans la thématique; une belle mise à jour tout en conservant le charme de l’ancien et de nombreux éléments du jeu de base.
Un beau travail bien que j’aurais apprécié des couleurs moins flashy sur le plateau qui donne une impression de surcharge visuelle.
Comparatif ancienne version/version 2020 :
Au programme des nouveautés également on retrouve une nouvelle zone avec un nouveau bâtiment à construire : la Colonnade et les tuiles bonus associées, de nouvelles cartes (Nil, Sphynx …) ainsi qu’un plateau recto verso avec une face pour 2 joueurs totalement oubliée dans les règles du jeu (trop fort !) …
On retrouve dans la boîte de cette nouvelle version :
- 1 plateau recto/verso
- 32 navires (4 couleurs)
- 4 plateau de joueur
- 96 briques (4 couleurs)
- 8 cartes de départ (2/joueur)
- 56 cartes Nil
- 1 marqueur Crue
- 11 tuiles Nil
- 16 jetons Equipe de construction dans 4 couleurs (4 par joueur)
- 9 cartes Statue
- 35 cartes Sphynx
- 4 tuiles 50/100 PV (4 couleurs)
- 4 tuiles ordre des joueurs
- 5 tuiles bonus violettes
- 5 tuiles bonus dorées
- 4 jetons rappel Colonnade
Les règles paraissent assez lourdes à lire la première fois, beaucoup de paragraphe et d’effets et manières de scorer différentes des bâtiments à assimiler et l’on a assez de mal à se projeter, on aurait apprécier une meilleure mise en valeur (per des caractères en gras) de certains éléments pour les retrouver plus facilement (scoring des bâtiments, marché de la pierre/blé, bateau en attente). On note également la grosse boulette de l’oubli du plateau 2 joueurs pour la mise en place avec ce nombre de joueurs…
Une fois la première mise en place faite et la premier tour passé on rentre très vite dans le jeu et on maitrise immédiatement l’ensemble, on reviendra à la règle le temps d’imprimer les façons de scorer de chaque bâtiments, ensuite plus besoin de revenir aux règles, le jeu s’explique très facilement et demeure accessible.

Egizia Shifting Sands propose une belle mise à jour esthétique et upgrade matériel du jeu de base sans trop s’éloigner de l’œuvre originale pour le rendre plus actuel. Un beau travail !
Comment on joue ?
Dans Egizia Shifting Sands les joueurs incarnent des bâtisseurs qui vont parcourir le Nil pour ériger des monuments (Obélisque, Colonnade, Statues, Pyramide et Sphinx) au travers des 5 manches que durent une partie.
Une manche est divisée en 6 phases :
- Mettre en place le fleuve (cartes Nil + tuiles Nil)
- Placer des Navires
- Produire des pierres
- Nourrir les équipes de construction
- Construire
- Fin de manche

Balade sur le Nil
Le jeu est assez classique dans son déroulement chaque joueur en commençant par le joueur qui possède la tuile d’ordre du tour n°1 va pouvoir poser un de ses bateaux sur une case du Nil et réaliser immédiatement l’action. Le twist du jeu demeure dans le fait qu’une fois un des bateaux posé ce joueur ne pourra plus venir se positionner sur une case précédente ce qui force à opérer des choix dès le premier bateau placer en sacrifiant certaines actions… Thématiquement c’est cohérent.
Sur la partie gauche du Nil se trouve des tuiles d’actions qui offrent la possibilité aux joueurs d’améliorer leurs équipes de construction pour qu’elles soient plus efficace sur un chantier, d’influer sur la crue du Nil : faire produire plus ou moins de champs de blé différents (rouges, jaunes, verts), d’augmenter sa présence sur le marché de la pierre et du blé, le premier permettant de glaner quelques pierres supplémentaires mais surtout de scorer pour les pierres restantes en fin de partie si la dernière case est atteinte, le second diminue la perte de points de victoire en cas de manque de nourriture (blé) pour les équipes de construction et offre la possibilité d’échanger son excédant de blé contre quelques points et de scorer directement 2 points si la dernière case atteinte. Et bien d’autres effets divers et variés qui varieront à chaque manche puisque toutes les tuiles sont mélangées et replacées.
Sur la partie droite du Nil on trouve les cartes Nil, comme pour les jetons d’actions celles-ci sont placées à chaque début de manche proposant des effets variés et également plus puissants en progressant dans les manches. Ces cartes peuvent aussi bien être des carrière de pierres ou de blé pour produire ces ressources, des actions ou bonus one-shot, des coups de pouce à utiliser à tout moment ou encore de puissants effets permanents qui utilisés correctement au sein d’une stratégie peuvent donner un sacré avantage !
Sur cette partie du Nil on trouve également les emplacements de construction des divers monuments sous forme de ports d’attache où seuls quelques navires pourront venir s’y placer (une case de moins que le nombre de joueurs).
Néanmoins si tous les emplacements sont occupés un joueur pourra tout de même venir se placer « en attente » et construire si l’un des joueurs déjà présent ne pourra ou ne voudra pas résoudre l’action lors de la phase Construction.
Egizia étant un jeu de pose où la tension est forte sur les emplacements de pose (1 seul bateau par emplacement, impossibilité de se positionner en arrière), il n’est pas rare qu’un joueur ne puisse réaliser ses constructions car les actions lui permettant d’y arriver (amélioration des équipes, production de pierres suffisante) lui on été prises par d’autres joueurs involontairement ou volontairement.

Produire, nourrir et construire !
Dans Egizia le voyage le long du Nil n’est qu’une partie du jeu, une fois la phase de placement des navires terminée les joueurs vont pouvoir préparer la construction des divers monuments en commençant par remplir leur réserve de pierres, ressource unique et essentielle aux divers chantiers et aussi générateur de points de victoire.
Mais pour construire il faut également des ouvriers suffisamment forts et rassasiés pour être en mesure de fournir un travail de qualité, en fonction de la puissance de chacune de ses équipes, le joueur devra produire au moins autant de blé avec ses champs que la force cumulée de toutes ses équipes, sans quoi un malus est appliqué qui dépendra de sa position sur le marché du blé (de -3 à -1pv par blé manquant) autant dire que cela peut vite piquer ! Surtout que la production des champs dépend de la crue du Nil dont le marqueur est sans cesse déplacé par les joueurs lors d’une manche, une grosse prise de risques sur l’acquisition de certains champs notamment les rouges qui fournissent une belle quantité de blé mais risquent de rarement produire s’il l’on influe pas personnellement suffisamment sur la crue aux moyens des diverses actions, laisser ces actions aux autre joueurs qui ne posséderaient pas ce type de champs est risqué ! Collecter des champs verts permet de s’assurer une production permanente peu importe le niveau de crue mais une récolte moins abondante qui limite la force des équipes du joueur.

Il sera ensuite temps de commencer à satisfaire le Pharaon en participant à la construction des divers monuments. En commençant par le premier emplacement Obélisque/Colonnade en poursuivant jusqu’au Sphynx, chaque joueur ayant placé un navire pourra placer des pierres sur le monument. Pour chaque emplacement de construction un coût en pierres et en force d’équipe, un joueur pourra placer plusieurs pierres sur un même monument lors d’une phase de construction mais uniquement en utilisant une même équipe de construction (couleur) et cumuler l’équipe violette (chef d’équipe) comme un boost de force en cas de besoin de force supplémentaire.

Pour chaque pierre dépensée le joueur gagnera 1 point de victoire sur l’Obélisque, la Colonnade et la Pyramide. Les Statues et le Sphynx fonctionnant différemment car offrant des points de victoire conditionnels (objectifs) en les construisant et donc pas de points de victoire immédiat à la construction.
Chacun des monuments offre également un bonus : L’Obélisque permet de progresser sur les marchés de la Pierre et du Blé pour chaque pierre placée, La Colonnade offre une tuile de bonus à celui qui construit la 3ème ou la 5ème colonne et un bonus de points de victoire pour celui qui construit intégralement la colonne la plus à droite. La Pyramide score dès qu’une rangée est terminée, le joueur étant en majorité sur cette rangée reçoit autant de points que le nombre de ses pierres présentes.

En fin de manche un bonus est accordé aux joueurs ayant participé à plusieurs chantiers, 2 points si l’on est parvenu à construire dans 2 zones et 5 points si l’on parvient ç construire dans les 3 zones du plateau. La maçonnerie c’est la vie !
À chaque début de nouvelle manche on procède au refresh du plateau en mélangeant et plaçant les tuiles Nil, les cartes Nil de la manche à venir. Le joueur avec le score le plus devient premier joueur.
La partie se poursuit jusqu’au terme de la cinquième manche, les joueurs marqueront des points supplémentaires pour :
- Le joueur avec le plus de briques sur la pyramide marque 5 points
- Les points des cartes Nil « en fin de partie »
- Les points des cartes Sphynx dont les objectifs sont remplis
- Les points des statues
- 1 point pour 2 pierres restantes aux joueurs ayant atteint la case 4 ou 5 du Marché de la pierre.
Le joueur avec le plus de points l’emporte, s’il y a égalité c’est le joueur avec la tuile Ordre des joueurs au chiffre le plus élevé.

Mon avis :
Egizia est un classique qui devenait difficile à trouver et qui jouissait de belles qualité qui en a fait un jeu qui a sur passer les années sans problème et c’est avec plaisir qu’on le retrouve sur le devant de la scène avec cette réédition de qualité nommée Egizia Shifting Sands.
Un jeu de pose facile à appréhender, malin avec son twist de placement qui donne une belle profondeur et difficulté dans les choix à entreprendre entre profiter au mieux de chaque case quitte à se faire piquer les emplacements ou assurer sa stratégie en sautant volontairement de nombreuses actions et bonus pour s’assurer les emplacements clefs ce qui donne une belle tension tout au long de la partie avec une belle interaction sur les emplacements de pose. Un jeu profond et riche mais qui ne demeure pas hyper complexe et qui peut être apprécié facilement par des joueurs qui voudraient aller vers les gros jeux sans pourtant avoir une usine à gaz ou un jeu aux règles touffues et aux actions très nombreuses.
Egizia a cette saveur du jeu à l’ancienne efficace, calibré juste comme il faut sans en faire trop proposant des actions simples, un matériel qui l’est tout autant mais un jeu qui offre une expérience de jeu ultra plaisante de bout en bout ! Le genre de jeu qui fait mouche par sa simplicité d’accès mais sa belle profondeur. Un jeu intermédiaire qui fera parfaitement passerelle et ravira les joueurs plus exigeants.
Le titre propose une belle expérience de gestion, dans l’acquisition des pierres nécessaires aux constructions, à la gestion des équipes qui doivent gagner en puissance mais également être nourries suffisamment par l’obtention de champs de blé dont il faudra assurer la productivité en gérant le marqueur crue que chacun viendra déplacer. Etre en mesure de pouvoir construire en plaçant ses navires sur les divers sites de construction pour ne pas voir tous les efforts précédents réduits à néant car pour scorer il faut construire mais pas que ! Le jeu offre plusieurs manières de marquer des points, bienvenu tant les emplacements des zones de construction sont peu nombreux et pris d’assaut. On pourra ainsi se concentrer sur les marchés du blé ou de la pierre, sur les cartes Nil ou encore les objectifs du Sphynx. C’est très varié en terme de stratégie et il est rare qu’une partie ressemble à une autre d’autant plus que les actions du plateau et les cartes changent à chaque manche, boostant la rejouabilité du titre d’autant plus qu’on peut compter sur un nouveau bâtiment à construire, avec de nouveaux bonus à la clef.
Les parties ne sont pas trop longues entre l’heure et l’heure et demi à 4 joueurs, les tours de jeu sont fluides, on ne s’ennuie pas, les manches défilent sans temps mort, le jeu est plaisant de bout en bout. La mise en place est aisée tout comme le rangement. Les règles demandent un peu de temps de lecture avec les diverses conditions des monuments et les 6 phases du jeu à maitrisé, on a du mal à se projeter à la lecture mais cela s’efface directement une fois le jeu mise en place et la première manche bouclée. Tout devient parfaitement clair et on se rend compte que le jeu est parfaitement maitrisé et qu’il sera aisé de l’expliquer lors des parties futures, un très bon point pour un jeu de ce calibre qui pourra ainsi sortir facilement et être joué facilement même avec un public novice.
J’apprécie le travail esthétique effectué sur cette réédition avec une splendide illustration de boîte, des illustrations plus détaillées, mais aussi plus colorées (peut être un peu trop d’ailleurs), une iconographie clair et un upgrade matériel léger mais appréciable avec notamment une face du plateau dédié au mode 2 joueurs. Le charme de l’ancien et la lisibilité sont conservés avec juste ce qu’il faut pour en faire un titre plus actuel.
Egizia Shifting Sands est un superbe jeu intermédiaire, un jeu incroyablement simple d’accès mais qui cache un bel aspect stratégique et une belle profondeur en terme de gestion, un jeu riche et varié sans être un jeu ni trop lourd, ni trop complexe.
Un jeu malin avec de belles idées de gameplay et des parties tendues où les choix sont cornéliens et l’opportunisme bien présent, une rejouabilité solide et un bel équilibre proposé par cette nouvelle version qui font de Egizia Shifting Sands un jeu à posséder en ce début d’année 2020 !
Les + :
- Simple d’accès, peu d’actions, gameplay calibré, déroulé d’un tour simplissime, iconographie limpide
- Matériel qualitatif
- La variété des stratégies
- L’originalité de la pose des navires
- Une belle tension de bout en bout et une interaction forte
- Des choix cornéliens à chaque placement entre développement personnel ou assurer sa stratégie/scoring
- La prise de risques des champs de blé
- Belle rejouabilité
- Un jeu efficace et immédiatement plaisant
- Parfait initiation aux « gros jeux » pour des joueurs novices
- Des façons de scorer variées
- Aussi bon à 2 que à 4
- Le nouveau bâtiment, le travail sur le rééquilibrage
- Le travail esthétique de cette réédition*
- Le juste équilibre entre conserver l’ancien et coup de jeune
- Cela fait plaisir de revoir l’Egypte antique sur le devant de la scène
- Mise en place et rangement aisé
- Se maitrise rapidement et s’explique très facilement
- Revoir ce très bon jeu sur le devant de la scène
Les – :
- L’erreur de règles avec l’oubli complet du verso du plateau pour 2 joueurs …
- *Des couleurs du plateau un peu trop flashy
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